Voyager dans un van ou un camion, ce n’est vraiment pas inné chez un équidé. En tant que propriétaire et conducteur, nous avons la responsabilité de rendre ce moment le plus agréable possible. D’une part, pour éviter les inconforts et les blessures, mais aussi pour se faciliter la tâche lors des prochains trajets. Nous le savons bien, avec ces animaux, une mauvaise expérience est très vite arrivée et restera gravée dans leur mémoire. Pour embarquer, transporter et débarquer en toute sérénité, un apprentissage est indispensable. Mais, la prise en compte des besoins fondamentaux des chevaux est non moins importante. Voici comment s’assurer du bien-être de son cheval en transport.
Les bases du bien-être du cheval en transport
La compréhension de la nature d’un équidé
La possibilité pour un cheval d’exprimer ses comportements naturels est extrêmement limitée pendant un transport. Mettons-nous à sa place :
- sur fond de bruits anormaux et importants (élément ouïe) ;
- il est retiré de son environnement familier (élément habituel) ;
- seul ou avec un autre cheval qu’il ne connaît pas (élément grégaire) ;
- en lui enlevant sa vision habituelle à 340 degrés (élément perception) ;
- enfermé et confiné, sans possibilité de se mouvoir librement (élément fuite) ;
- et, dans une petite boîte qui bouge sans pouvoir appréhender les mouvements (aspect équilibre).
La somme de tous ces paramètres fait que le cheval en transport est complètement retiré de sa zone de confort et, surtout, éloigné de sa nature d’animal de proie. C’est ce qui justifie l’importance d’un apprentissage pour aborder ce moment avec apaisement.
L’éducation au transport
Un cheval qui n’est pas habitué à voyager vivra toujours ce moment de manière négative. Le forcer à monter dans un van ou un camion ne devrait jamais être une option, sauf à créer un véritable traumatisme. L’éducation au transport paraît alors être la meilleure solution. Cela concerne évidemment les poulains, qui peuvent prendre exemple sur leur mère. Mais c’est valable pour tous les âges. Il n’est jamais trop tard pour avoir un cheval serein pendant un trajet.
L’objectif est que le cheval puisse appréhender le voyage avec calme, facilité et confiance. Tout cela commence par un apprentissage à faire « à pied », sans véhicule en mouvement :
- d’abord, il faut lui apprendre à reculer et à déplacer ses épaules et ses hanches ;
- ensuite, à embarquer et débarquer en statique en se servant du véhicule comme d’un couloir ;
- puis, commencer par des petits trajets en augmentant la durée petit à petit.
Dans tous les cas, vous ne devez pas attendre la veille d’un transport pour réaliser ce travail de préparation. Si les premiers trajets s’opèrent dans de bonnes conditions, il n’y a pas de raison que votre cheval ne voyage pas avec sérénité par la suite.
Pour aller plus loin sur le sujet de l’apprentissage, Blooming Riders a publié un article sur comment monter dans le van avec calme.
La considération des besoins fondamentaux pendant et après le voyage
Alimenter un cheval pendant le transport
L’une des causes principales de mal-être chez les équidés est sans aucun doute la privation de nourriture et d’eau. À l’état naturel, on considère que les chevaux passent ¾ de leur temps à manger en continu. Pouvoir s’abreuver sans restriction paraît aussi être un critère fondamental. Par définition, le transport rend ces paramètres plus ou moins difficiles à mettre en place.
Il est tout à fait possible de proposer du foin à volonté pendant un transport, en utilisant des filets. Veillez tout de même aux aspects sécurité et santé :
- ne pas placer le dispositif trop bas pour éviter que le cheval ne se prenne les sabots dedans ;
- privilégiez la qualité en ne choisissant pas un foin trop poussiéreux qui pourrait causer des problèmes respiratoires dans un espace confiné.
Quant à l’accès à l’eau, il ne pourra se faire en continu. Nous vous recommandons de faire une pause toutes les 4 heures (6 maximum) pour donner à boire. Si votre cheval a tendance à ne pas vouloir s’abreuver à cause du stress, mouillez son foin.
Pour assurer le bien-être de votre cheval pour un transport de longue durée, vous pouvez vous rapprocher d’un pro du transport de chevaux. Il maîtrise la réglementation sur le bout des doigts pour un trajet sans encombre.
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Limiter la peur et le stress des équidés
Nous l’avons vu plus haut, l’élément primordial reste l’éducation. Mais il n’empêche qu’il est possible de mesurer les impacts du transport sur le bien-être et de les limiter. Un cheval préoccupé va avoir un taux de cortisol élevé, sa fréquence cardiaque va augmenter et il aura un comportement anormal.
Pour diminuer ces signes de stress, le plus efficace reste de faire voyager les chevaux à plusieurs. Veillez aussi à adopter une conduite souple et à privilégier les routes en bon état sans trop de virages.
La température à l’intérieur du véhicule a aussi un effet sur le confort. Il vaut clairement mieux éviter de transporter un cheval pendant les fortes chaleurs (sauf urgence). D’ailleurs, depuis 2019, il est interdit de déplacer les équidés entre 13 et 18 heures en cas de vigilance orange ou rouge.
Enfin, il est possible de s’interroger sur le positionnement de l’équidé dans le véhicule (oblique, face ou dos à la route) ou de la luminosité. Peu d’études ont encore eu lieu sur le sujet. Donc le mieux est de tester et voir dans quelles conditions votre cheval est le plus serein.
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Vérifier l’aptitude au transport
Un cheval souffrant, malade ou blessé n’est pas transportable légalement parlant. Sauf si le trajet est réalisé en provenance ou à destination d’une clinique vétérinaire.
Cette idée rejoint bien évidemment le fait d’équiper les animaux de protections pour les membres, le couard et la nuque. Pour en savoir plus, allez lire notre article sur comment transporter son cheval en toute sécurité.
Vous êtes prêts à embarquer ? Vous connaissez désormais tout sur le bien-être du cheval en transport. Sachez tout de même qu’un voyage demande un effort musculaire considérable pour s’équilibrer. Alors, une fois votre équidé débarqué, faites-le marcher et pensez à lui offrir un temps de repos conséquent.
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Sources :
- IFCE. Impacts du transport sur le bien-être [en ligne]. Consulté le 06/12/2023.
- IFCE. Minimiser les impacts du transport [en ligne]. Consulté le 06/12/2023.
- Légifrance. Arrêté du 22 juillet 2019 restreignant le transport routier d’animaux vertébrés terrestres vivants durant les épisodes caniculaires [en ligne]. Consulté le 06/12/2023.